Philippe FORCIOLI

 

 

Page "Souvenirs"...  Messages, choix de vidéos de Philippe, d'entretiens, de chansons

 

 

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Une bien belle chanson de Philippe... 

Il ne restera de nous...     

 

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Un texte de Jean Lavoué  

Voici la préface que j’ai eu la joie d’écrire pour ce recueil de « brindilles » glanées dans l’œuvre chantée du poète Philippe Forcioli par Marie-Laure J. Herlédan. Ce petit bijou est publié dans la maison d’édition de cette dernière : Des Sources et des Livres (Assérac 44).

Brindilles

« Brindilles » : Philippe Forcioli, avec son amie Geneviève Berthezène, avait trouvé voici quelques années cet humble et beau titre pour rassembler dans un merveilleux écrin ses éclats de poèmes inédits. « Brûlez / Et dansez la vie souveraine ! » écrivait-il alors. Voici que Marie-Laure Herlédan renoue avec cette cueillette « françoisière », à la fois grave et légère, en allant puiser cette fois dans les buissons de l’œuvre chantée du poète ses pépites de lumière : « D’amour ardent je fus pris / Comme feuille dans la flamme ».

On peut ouvrir au hasard ce petit memento du chanteur, le glisser facilement dans sa poche tout comme celui qu’il avait lui-même collecté dans la langue du cœur de son cher Joseph Delteil : que de trouvailles à partager au premier passant ! C’est une sorte de sentier Forcioli en poésie qui nous est ici proposé dans les fourrés de l’amitié, avec des percées soudaines à vous couper le souffle : « Le cœur, c'est encore le plus haut point de vue de la terre » nous murmure ici à chaque page son compagnon de Villar-en-Val.

Pour continuer à marcher allègres en sa compagnie, nous avons certes ses chansons qu’il était encore en train de rassembler lorsque la mort l’a saisi. Mais voici une autre manière, vive et dépouillée, de garder en nous le rouge-gorge de sa voix et les bleuets de son âme. Merci à la glaneuse qui nous permet de rester ainsi en éveil, telle l’alouette du matin, et de suivre les sentes de son âme qui vont des larmes à la joie. Elles nous font entrevoir la fine pointe de son poème tout comme les tremblements de ses silences.

Si Rimbaud fut pour lui un ouvreur de bal dans les garrigues de la langue, Cadou fut un prince qui jeta sa cape fraternelle sur son épaule et le confirma jusqu’au bout de sa présence souveraine dans les landes du poème. On sent ici leur connivence dans la chambre d’écriture qui est aussi bien chambre du mystère : Louisfert en poésie comme un murmure vibrant dans les moindres variations du chant de Philippe. « Je vais loin dans le ciel / et dans la nuit des temps / Je marche les pieds nus / comme un petit enfant ». C’est fidèle au destin tragique du poète qu’il pouvait lui aussi rassembler jour après jour, tel un petit prophète de l’amour, ces braises ardentes du don de poésie : « C’est si grand c’est si grave / Ma tâche à mon plumier ».

Jean Lavoué (juillet 2023)

Ce recueil de « pépites » de Philippe Forcioli est disponible à Des Sources et des Livres, 2, rue de la Fontaine, 44410 Assérac au prix de 12 € + 3 € de port.

 

 

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Philippe en concert : Quelques vidéos filmées ou transmises.

Jean-Pierre Gabilan m'a transmis différentes vidéos que j'espère pouvoir mettre en ligne un jour quand j'aurai trouvé la solution technique... Voilà ci dessous les messages reçus. Jean-Claude 

"Bonjour, 

Je vous écris pour vous transmettre des documents concernant Philippe. Sur le lien suivant vous pourrez télécharger 3 choses : 

1 - un film documentaire sur l'âne corse ' Aruncata" 

2 - Un extrait ( la fin fin de ce documentaire ) au cours duquel Philippe était interviewé dans le "Bar des maraîchers" à Marseille - on voit une fresque murale qui représente Jésus et les apôtres, et à l'époque les apôtres étaient des clients du bar ! On voit l'apôtre Philippe en gros plan au début de l'entretien.  J'étais à Marseille en février quand Philippe est décédé et lui avais envoyé la veille de son décès une photo de ce bar. (hélas la fresque d'époque s'était dégradée et la nouvelle représente d'autres clients !) 

3 - un film qui devait être diffusé sur France 3 mais je crois ne l'a jamais été. Il s'intitule "Quêteur d'espoir" et qui était consacré à Philippe. La réalisatrice s'appelle Marie-Laure Désidéri. C'est Philippe qui m'avait confié une cassette VHS sur laquelle était le film. Je l'ai à l'époque repiqué sur DVD et l'ai numérisé. 

Je ne sais pas si vous pourrez le mettre en ligne -droits- mais je le trouve très bien fait ! 

J'aurai d'autres documents à vous envoyer. J'avais filmé Philippe à Grenoble en 2008 et il m'avait demandé de mettre 3 ou 4 vidéos en ligne. A l'époque youtube ne permettait pas une qualité optimum. Je vous enverrai ces vidéos en qualité supérieure - ainsi que les autres et vous jugerez de la pertinence de les mettre en ligne ou non. Je n'en fais aucune utilisation que personnelle, ne tenant pas à diffuser des choses moi-même.   

Cordialement, Jean-Pierre GABILAN"

Un lien vers plusieurs vidéos mises en lignes par Jean-Pierre GABILAN.

 

Bonjour,

Je ne sais pas ,si vous connaissiez l'existence des émissions de radio que je vous envoie : 

Philippe était passé sur Radio Marmite ( une radio de région parisienne, près de Trappes) le temps de deux émissions en juin 2015.  

voir plus bas dans la page les liens vers ces entretiens

Doux beaux moments avec de belles découvertes. 

Sur le même principe, mais plus court : se(p)t de coeur et qui date de 2017. 

entendre l'entretien

Toujours aussi émouvant d'entendre Philippe parler. 

Cordialement, Jean-Pierre GABILAN

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Philippe Forcioli et Jacques Bonnadier à la fête aux amis

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Reportage sur le chanteur Philippe Forcioli (2009)

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Virée des poètes 2015 (film de Serge Féchet) avec Jacques Bertin et Philippe. 

voir la vidéo

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Trois questions à Philippe Forcioli "La fêtes aux Amis" - 31 mai à L'estive

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Philippe Forcioli rend hommage à Julos Beaucarne

voir la vidéo

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Le temps ne fait rien à l'affaire. Entretien avec Philippe Forcioli (Marmite FM).

Uune promenade en chansons et en souvenirs avec le « baladin balladant  »
— avec deux ailes par pitié —,
pour le plein de poésie, de surprise et d’humanité.
Prenez le temps  !
Un entretien proposé en deux parties

Première partie

Seconde partie 

Ses 10 chansons
Aimé Duval, Le Seigneur a frappé à tes volets
Jacques Ducatel : Canot
Daniel Beaume : Enfant soldat
Jean Duino : Si ce jour-là
Michel Barrelier : L’Âme des treilles
Michel Melchionne : Un enfant de Marseille
Jacques Bertin : Sourcier
Gianni Esposito : Paris Désert
Claude Nougaro : Montparis
Edith Piaf : les Mots d’amour
 
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Je participerai à À Pied sous le Ciel au Garlaban du vendredi 5 au lundi 8 mai (2023). Philippe nous décrivait ce qu'il envisageait pour ces retrouvailles avec l'espoir d'y participer. "Mais si je ne suis pas des vôtres, grâce à votre amitié, j'y serai quand même". Oui, Philippe sera avec nous !
Amitiés, merci,
Dominique Barreaux
Le 30 avril 2023
 

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Bonjour Jean-Claude,

je lis et relis les textes écrits par Philippe.
Grand merci à toi d'avoir réalisé son site.
Il ne voulait pas publier d'albums à ses débuts, mais s'est décidé plus tard à le faire.
Il se méfiait d'Internet et c'est bien compréhensible, mais quel plaisir de le relire maintenant sur la toile.
À sa demande, j'avais supprimé son compte facebook. "Je reçois des messages de gens que je ne connais pas" :)
Il savait se concentrer sur ce qui est important et je serais heureux de savoir le faire.

Le décès de l'ami Philippe m'a vraiment peiné.
Je l'avais connu à Burgdorf en Suisse en 2002 parce que Claude Braun l'avait invité.
Et à partir de 2004, j'ai participé à beaucoup d'À Pied sous le Ciel.
J'étais à l'Estive de Foix pour ses 40 ans de chanson. Quel magnifique spectacle !
J'avais encore vu Philippe fin septembre 2022. Il était affaibli.
Grâce aux projets qu'il voulait absolument mener à bien, il a tenu le coup longtemps.
Mais l'inéluctable est arrivé le 16 février.
Quel manque !
Dominique Barreaux
Le 11 avril 2023
 

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BRETAGNE ACTUELLE

Le livre-testament du chanteur Philippe Forcioli

6 MARS 2023

Le chanteur et poète Philippe Forcioli a rédigé sur son lit d’hôpital avant sa mort le 16 février dernier, à l’âge de 69 ans, un livre-témoignage sur l’expérience vécue sur place mais encore plus sur certains moments-clés de sa vie.

Un livre de gratitude et de ferveur de la part d’un homme qui a « troqué sa guitare contre un clavier de paradis/pour célébrer la vie en toutes ses octaves », comme l’écrit son ami poète et éditeur, Jean Lavoué, qui publie aujourd’hui en Bretagne le livre du chanteur.

Les impromptus de la Sauvegarde. Un titre de livre qui mérite explication. Impromptu, nous dit Philippe Forcioli, parce qu’il s’agit d’un manuscrit « improvisé », « sans préparation ». La Sauvegarde, c’est la clinique lyonnaise où il sera soigné au cours de cet hiver 2022-2023. « J’aime bien ce titre, note-t-il, je le verrais bien inscrit sur un bon et honnête bouquin doux au toucher, je l’emporterais dans mon panier, impatient d’entrer dans ce titre un peu mystérieux mais attirant ». Jean Lavoué a comblé ses vœux.

Le déclic pour engager ce travail d’écriture a été, pour lui, l’annonce de la mort du poète Christian Bobin, le 23 novembre dernier. A peine huit jours après, Philippe Forcioli entamait son livre  en commençant par un hommage appuyé au poète et penseur du Creusot dont il se sentait si proche. Et il le termine par une anecdote relative à Bobin (« histoire vraie d’un petit miracle ») puisqu’une dame de service de l’hôpital lui raconte, un jour, avoir bien connu le poète et surtout son amie Ghislaine dont celui-ci gardait les enfants (Ghislaine, La plus que vive, du récit fameux de Bobin). La boucle était bouclée. Comme un signe du destin.

En une série de poèmes ou textes courts, Philippe Forcioli évoque sa vie d’hôpital en commençant par un hommage appuyé et profondément touchant aux infirmières, « veilleuses sans cesse allumées de l’intérieur ». Le lisant on pense ici au livre de Lydie Dattas, qui fut la compagne de Christian  Bobin (décidément, on ne le quitte pas), racontant dans L’expérience de bonté (éditions Arfuyen) l’attention soutenue que lui accorda une religieuse infirmière lors d’un séjour à l’hôpital, alors qu’elle était enfant.  Les infirmières, donc, « aux gestes les plus délicats ». Mais aussi la chimio ou l’anesthésie locale, « allongé sur un lit à roulettes sous une toile bleu-vert » quand le chirurgien  demande à l’infirmière : « Chantal, assurez-vous que M. Forcioli est à plat ».

Le match Algérie-Brésil avec Pelé le 17 juin 1965

Philippe Forcioli  rêve, médite, interprète le passage des nuages (« ce don gratuit du ciel »), ces nuages dont Christian Bobin disait qu’ils étaient de « merveilleux infirmiers ». Il rembobine sa vie, celle d’un enfant « dans le ciel d’Algérie l’Oranie la forêt de M’Sila où mes grands-parents s’occupent d’une ferme viticole ». Celle d’un gamin qui assiste, émerveillé, au match Algérie-Brésil (avec Pelé) le 17 juin 1965 dans un stade d’Oran. Mais, surtout, voici sa mère, dont il dresse un portait touchant et dont il rapporte des confidences qu’elles lui a faites. « Elle m’a dit /chaque fois que j’entends que l’on frappe un enfant/j’ai envie de hurler j’ai envie de griffer » (…) « Elle m’a dit/ à sept ans j’ai remporté le premier prix de chant au conservatoire de la cathédrale ».

Tenait-il de sa mère ce don pour le chant ? Pourquoi ne pas le penser. Philippe Forcioli, en tout cas, en a fait son métier. Il a bourlingué dans toute la France, surtout dans le sud, chansons « à textes » en bouche (façon Jacques Bertin, Julos Beaucarne, Félix Leclerc, ou Louis Capart en Bretagne), guitare en bandoulière. Il le raconte ici. Un bail de 40 ans. « Me suis rarement vendu. Partagé, loué, donné pour rien souventes fois, telle fut ma vie ». Vie de poète aimant les poètes. Bobin, bien sûr. Mais aussi René Guy Cadou, le poète « solaire et fraternel » qu’il a mis en chansons, comme l’a fait Manu Lann Huhel en Bretagne.

Philippe Forcioli aimait Cadou. Il a chanté en Loire-Atlantique dans le pays de Cadou. Il aimait la Bretagne où il avait un réseau de fidèles. C’est en Bretagne que son livre-testament est aujourd’hui publié. Un livre qui répondait à une exigence, à une nécessité intérieure. « Un jour nous comprendrons que la poésie n’était pas un genre littéraire mal vieilli mais une affaire vitale, la dernière chance de respirer dans le bloc du réel », écrivait Christian Bobin dans Un assassin blanc comme neige (éditions Gallimard). Philippe Forcioli nous le démontre s’il en était besoin.

Pierre TANGUY.

Les impromptus de La Sauvegarde, Philippe Forcioli, éditions L’Enfance des arbres, 132 pages, 15 euros

 

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Le 20 février 2023

Philippe Forcioli (1953-2023). Hommage au poète qui a « mis le soleil en chansons »

Le chanteur, auteur, compositeur est décédé le 16 février. Nous republions sa contribution au blog et deux autres récents articles dont la présentation de son ultime ouvrage.

Un ultime livre tissé dans les feux du matin.

Philippe Forcioli, Les impromptus de La Sauvegarde.

Histoire vraie d’un petit miracle.

132 p., 15 € l’exemplaire (frais de port 4,50 €), aux éditions Jean Lavoué, L’enfance des arbres. 3, rue vieille ville- 56700 Hennebont. Tél. 07 89 98 98 28. Site : www.editionlenfancedesarbres.com

Qu’il est bon d’imaginer une fois encore la voix de Philippe Forcioli, décédé ce jeudi 16 février. « A l’heure du déjeuner. Il était très entouré » assurent ses proches.  Cette voix c’est celle que l’on entend en découvrant son ultime chant à la vie « Les impromptus de La Sauvegarde », écrit au fil des heures alors qu’il était hospitalisé. Il s’en explique en ouverture : Avec ce titre « C’est un homme qui esquisse des sauts, des entrechats modestes en s’aspergeant les mollets d’une eau de mer entre fraîcheur de nuit et tiédeur de la journée passée sous le soleil. »…Il a l’air de transporter avec lui de bonnes nouvelles à livrer à  l’aube et qui embaument les rues d’un nard aussi gentil que le parfum des petits chocolats qui sourd des boulangeries qui travaillent en même temps que lui-même danse. Dieu veuille que je voie le printemps », Dieu veuille que je tienne un jour dans mes mains ces impromptus sauvegardés »….Que la joie quotidienne qui m’anime ici dans ce lit de malade m’accompagne jusqu’au bout ».

La citation est un peu longue et décrit la réalité d’un ouvrage arraché aux obscurités pour faire entrer la lumière des jours. Le livre vient de paraître. Comme un printemps avant l’heure. Poésie et foi Philippe Forcioli questionne l’une et partage l’autre. Poète ? Voilà que « ce grade suprême dans la hiérarchie des dons, des talents » lui est attribué. Il est devenu poète affichant plus de 500 chansons-poèmes, 15 CD, 3 recueils et nombre de prix et donc : « Tout pourra être » écrit-il, et même être sauvé assure-t-il en citant François Cheng.  Et voilà que le poète balise la route : « J’ai beaucoup pensé au rôle, à la mission, au devoir et à l’honneur de l’artiste, beaucoup demandé ce qu’était un artiste »..Avec la volonté de «  toujours choisir l’étoile lointaine du ciel plutôt que le projecteur du marché chantant du temps »…Beaucoup cru aux mots de témoignage, Parole, résistance, maquis, liberté, balade et ballade, vent, oiseau, route, ensemble ». L’esprit de François d’Assise ne cesse de parcourir ces pages. Philippe Forcioli, celui qui avait adapté le livre de Joseph Delteil, a dansé en apprenant l’élection du Pape François. Espérant un souffle « françoisier » sur l’Eglise. Ces impromptus sont aussi le recueil d’un « petit miracle ». Comme un signe envoyé par l’écrivain Christian Bobin. « Sacré Bobin », envolé le 23 novembre 2022.  Où l’on découvre la dédicace de l’auteur de « L’homme-joie » à l’ami Philippe : « Pour Philippe qui met le soleil en chansons ». Tout est dit.

Robert MIGLIORINI

Les obsèques de Philippe Forcioli auront lieu le mercredi 22 février à 13h30 en l’église de Labastide-en-Val (11220). Un hommage lui sera rendu le 9 août à Villar-en-Val.

Le site : http://sitephilippeforcioli.free.fr

(publié sur le site NosEnchanteurs: http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/2023/02/16/philippe-forcioli-1953-2023/

Les saisons de la foi du chanteur Philippe Forcioli

Dans un album longuement mûri, l’artiste bien ancré dans les terres du Sud livre son chemin de foi en 18 chansons. Un chef-d’œuvre d’artisan.

(Dans La Croix en 2021)

Qu’il chante à capella un psaume ou un titre aux orchestrations développées Philippe Forcioli offre avec son nouvel album un parfait exemple d’œuvre inspirée par la vie spirituelle, sa vie spirituelle. L’enfant de la Corse élevé dans la foi chrétienne, rompu aux vertus du scoutisme, bien placé dans la lignée des admirateurs de saint François d’Assise, n’a rien oublié d’un répertoire précieux à son cœur, accroché à son âme.

« On n’est jamais trop près du ciel », un titre emprunté au poète René-Guy Cadou, traduit en 18 chansons ce qui compte sur les chemins de foi d’un laïc, ci-devant républicain, « pour la paix des ménages » précise-t-il en guise de profession de foi artistique et donc garantie sans volonté de convertir. Si ce n’est à l’amour des mots, à la poésie de l’existence. Sous le regard d’un Autre.

Voilà un certain temps que Philippe Forcioli pensait ajouter ces chansons à son répertoire. Certaines inédites et d’autres empruntées à ceux qui ont balisé son chemin de vie. Que ce soit la reprise d’un air du Père Duval, jamais tout à fait oublié au paradis des Chrétiens chanteurs, ou puisé à la belle source des chansons du frère capucin Pierre Domergue, emporté lors du premier confinement par la Covid. Il faut de la constance et de la confiance pour se livrer ainsi, tout en restant un artisan fuyant les trop encombrantes renommées.

 Avec cet album Philippe Forcioli laisse voir le sommet d’une route. Approchant du ciel et bien en terre à la fois, ce Gard où il habite.  Philippe Forcioli est un marcheur, un passant, un arpenteur. Ces chansons témoignent de tout ce qu’il a traversé, à la lumière de son crédo. Il déploie dans cet album un art du vitrail où passe la lumière pour des jours meilleurs. Il résume les saisons de la foi.  De la chanson Noël (un inédit), naissance au monde, au dimanche de Pâques. Le Golgotha du vendredi saint laisse entrevoir le temps du renouveau. Comme dans le titre « Resurexit » (un autre inédit). Il faut souligner la qualité des deux livrets, inclus dans le CD, l’auditeur n’ignore rien de l’alpha et de l’oméga de chaque chanson.

« Nous devons apprendre à vivre ensemble », fait écho à un discours de Martin Luther King et à la récente encyclique du Pape François « Fratelli tutti ». La version revisitée d’un titre connu de Forcioli « Des ailes par pitié » ouvre cet album de chants  profonds  qui creusent jusqu’à la source. Difficile après l’avoir écoutée d’oublier ce refrain.

Robert MIGLIORINI

 

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CORSE NET INFOS

Le chanteur Philippe Forcioli nous a quittés

Philippe Jammes le Samedi 18 Février 2023 à 18:15

Originaire de Forciolu en Corse-du-Sud, Philippe Forcioli s’était fait une belle place dans la chanson à texte. Demeurant en Provence, Il était venu très souvent se produire sur les scènes insulaires notamment à l'invitation de l'association Une minute de soleil en plus de Raoul Locatelli qui lui rend hommage dans nos colonnes.

Raoul Locatelli et Philippe Forcioli en octobre 2021 à Bastia
  
« La voix et la guitare de Philippe Forcioli se sont tues.
 
C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de notre ami Philippe Forcioli, troubadour au grand cœur, fauché par la maladie le 16 février.
Nul doute que celles et ceux qui ont eu la chance de croiser son chemin à l’occasion de l’un de ses nombreux concerts en Corse ne peuvent l’avoir oublié, tant l’artiste et le personnage étaient authentiques et attachants.
Né à Oran en 1953, originaire du village de Forciolu en Corse du Sud, Philippe  a élu en 1968 la Provence et la Camargue comme terre d’adoption. Depuis 1977 il a choisi la chanson pour faire entendre ses textes aux accords de son inséparable guitare.
Avec la Corse, c’est une histoire qui a commencé dans les années 90 où il a foulé à deux reprises la scène des Musicales de Bastia, en particulier lorsque Georges Moustaki, convaincu de son talent, l’a invité à participer à sa « carte blanche ». A partir de là, Philippe n’a plus cessé de fréquenter son île et d’y donner chaque fois qu’il le pouvait  des spectacles, y compris dans le moindre petit village : il est vrai qu’avec sa seule voix et sa guitare, il suscitait un enchantement -  car oui, Philippe était un enchanteur  - partout où le public venait le découvrir.
Dès lors, des liens de fidélité se sont tissés avec tous ceux qu’il rencontrait car, malgré son apparence parfois bourrue,  il respirait la simplicité et la générosité.
C’était d’abord un homme de foi et de convictions mais jamais intolérant, une sorte de laïc ayant puisé dans la religion ce qu’elle a d’humain et de fraternel.
Il n’est donc pas étonnant que, plus qu’une carrière, c’est une œuvre de 40 ans qu’il a construite, une œuvre où la spiritualité tient une place importante dans tous les thèmes qu’il a abordés : l’amitié, l’amour, la nature, la mort, les interrogations… La force de Philippe dans sa poésie, c’est aussi cette part d’innocence qu’il portait en lui et qui le poussait à s’émerveiller de tout.
Philippe Forcioli, c’était également une diction parfaite, une voix douce, chaude, et  ensoleillée qui vibrait aux accents de la Méditerranée.
Au fil du temps, le chanteur s’était doublé d’un merveilleux conteur, se plaisant à interpréter ses propres textes ou ceux de grands auteurs ou de grands poètes contemporains. Pour preuve, ses deux dernières tournées en Corse, à l’initiative de l’association Une Minute de Soleil en Plus. En 2018, son spectacle « 14 auteurs pour 14 – 18 », des pages émouvantes et poignantes, avec en filigrane une ode à la paix.
En 2021, cap sur Brassens avec « Chansons déshabillées », un vrai tour de force où Philippe, rendant hommage à son maître, ne le chantait pas seulement mais l’incarnait à la façon d’un comédien. Nous, ses amis, préférons parler encore de lui au présent tant il est vivant pour nous. Que chacun, à sa manière, continuer longtemps de le célébrer »

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ADIEU PHILIPPE FORCIOLI

Dans la bande informelle des “poètes chanteurs”, à laquelle j’appartiens malgré moi, quoique n’ayant jamais revendiqué le premier de ces termes, et à peine le second, Philippe Forcioli avait une place à part.
Nous savions tous que, les pieds nus dans ses sandales de pèlerin, il était profondément “accro à dieu”.
Il nous en parlait, bien sûr, comme il en parlait à son public. A sa façon, c’était un apôtre.
Ce qui n’enlevait rien, ni à son talent de conteur, ni à celui de chanteur.
La bonne nouvelle, c’est que selon ses propres préceptes, il va retrouver “son créateur”.
La mauvaise, c’est que selon les nôtres, il est “bêtement” mort.
Voici, saisi au vol, l’hommage que lui rend Bruno Ruiz (Claude Semal).

Je ne dis pas souvent “Adieu” mais pour toi, Philippe, c’est bien le mot qui convient. Me revient en tête une tournée ensemble avec France Léa dans la région Aquitaine dans le cadre des Poètes sans frontière. On était tous les trois sur scène, et le public proposait un mot qui déclenchait à l’un de nous à tour de rôle un poème ou une chanson.
J’ai le souvenir de soirées vraiment formidables qui pouvaient durer plusieurs heures. Dans la journée, on allait manger tous les trois des huîtres (tu les adorais toi aussi !) sur le bord de mer. C’est un souvenir magique. Je t’embrasse très fort par-delà les nuages. On ne t’oubliera jamais mon Philippe. Foi de mécréant.

 

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Un jour ne suffira pas
à t'accompagner au pays des sources
 
mes prières sont trop légères
tourbillonnent comme chansons
 
ça  te fait rire toi le barde
à la barbe maigre !
-un peu trouée comme la mienne-
 
T'as plus besoin d'faire de grimaces
T'as plus besoin d' faire de soleil ...
 
ma fille, autrefois,
t'avait fait l'aumône
de quelques centimes
tu les lui as rendus
tout à l'heure
avec le sourire
ce matin
 
ironie de Dieu
après la nouvelle de ton départ
cette chanson de Brassens
dans ta bouche :
 
moi l'enterrement de Paul Fort
fut le plus beau jour de ma vie
 
j'ignore si j'assisterai à tes obsèques
mais je serai tout près de toi
vêtu de tous tes voyages
et de ta douloureuse espérance
 
adieu l'ami
si je pleure ce soir
c'est d'avoir tant reçu de toi
 
 
Philippe Quinta - le 17 février 2023

 

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Philippe Forcioli, 1953-2023

Comment parler d’un chanteur si à l’écart de la chanson mais si présent dans le cœur de ceux qui savent le bonhomme et son importante œuvre ?

L’ultime CD dans lequel il aura été présent fut celui de la Collection NosEnchanteurs, au printemps 2022, sur Brassens, avec sa reprise de L’Enterrement de Paul Fort. J’ai depuis, toujours punaisée sur le mur de mon bureau, cette lettre manuscrite au feutre bleu « Merci pour ton hommage à Brassens. Heureux que tu aies pensé à moi. »

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De nombreux témoignages émouvants font suite à l'article de Michel...  

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