Philippe FORCIOLI

 

 

Vos souvenirs

 

 
 

C'est en 1986 ou 1987 que j'ai entendu et vu sur scène Philippe FORCIOLI pour la première fois. C'était au Le Printemps de Bourges; des chanteurs que je manageais m'avaient fortement incité à aller le découvrir. Philippe chantait vers midi je crois. A l'entrée Jean Michel Boris alors génial directeur de l'Olympia et dont j'avais fait la connaissance la veille, installait les chaises et rameutait le public !!!!! Je suis entré dans la salle, me suis installé au 4è ou 5è rang, au centre, avec curiosité, gourmandise et impatience comme à chaque spectacle que je suis allé voir depuis que j'ai 15 ans. Sur scène, il y avait une contrebasse couchée, une chaise, une petite table avec un bouquet simple de fleurs et une guitare. Et puis est entré sur scène Bernard Abeille qui a pris la contrebasse suivi de Philippe tout de blanc vêtu et pieds nus. Il a allumé une bougie et a entamé le voyage...... Quel choc émotionnel ! Au bout de 2 chansons j'étais en larmes et puis en rire, en enthousiasme et en silence......Ont défilés sur scène des oiseaux, des fleurs, l'enfance - la sienne et celle de tous les êtres humains - des naissances, des morts, des nuages, des mélodies subtiles, des mots rugueux, des mots doux, des rires, des surprises - soudain Philippe est sorti de scène pour revenir avec en main un gros bouquin : il en lut un long passage, c'était JÉSUS II de Joseph DELTEIL , quel lecteur ! quel comédien ! En fait c'était la Poésie toute entière incarnée.... Philippe sur scène, c'est Van Gogh, l'amitié, la douleur d'être, la joie de vivre, le vin, l'amour, l'Espérance, les fleurs en grève, des fontaines jaillissantes, la liberté, la rage, l'envie de partir marcher, la Corse, l'Algérie, Marseille, la Vierge Marie, l'anarchie d'un être partageant la plus écorchée des humanités. Philippe FORCIOLI sur scène c'est l'enfance qui n'en finit pas d'espérer que le monde pourrait être un jardin. Hier soir il m'a encore époustouflé dans "son récital" autour des écrivains et de la guerre de 14, disant Céline, Giono, chantant Brassens, Apollinaire..

 

Vous connaissez cette anecdote ? : il y a bien longtemps en Union Soviétique, à Moscou je crois, un soir jouait un jeune pianiste canadien dans une grande salle de concert; peu de monde.....et puis rapidement des gens sortaient, s'absentaient et revenaient....accompagnés...... la salle finit par être pleine et fit un triomphe à ....Glenn Gould..... sans facebook, sans portable, sans presque de téléphone......

 

Frédéric (février 2015)

 
 
 
 
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à Philippe
Souvenirs !
« Des lieux qui comptent… »
Un samedi matin quand j’étais au collège, il y a plus de 30 ans de cela, avait été proposé aux élèves pour une somme symbolique de venir voir un poète…
Pour nous adolescents cela raisonnait comme poët-poët dans nos tètes. Un poète ? Profitons-en pour faire la fête ! Quelle belle aubaine… Il me semble que ce samedi matin, nous avions presque tous déserté les cours… Nous nous sentions les plus forts et aussi prêts à déconner à la moindre occasion. Telle une troupe d’adolescents en puissance, vrombissants dans le bâtiment nous allions voir ce fameux poète. Dans cette grande salle rectangulaire ce samedi matin, régnait déjà un brouhaha infernal lorsque mes camarades et moi nous sommes engouffrés dans la salle. Il était là, debout, posé, présent simplement… Philippe dans toute sa splendeur ! Je ne me rappelle plus trop bien mais j’imagine qu’il était en sandale ou même pieds nus, les cheveux ébouriffés de ci, de là, peut être avait il une chemise à carreaux… Et l’air d’un saltimbanque assurément ! Et voici que cet homme nous disait de la poésie… Quelle drôle d’idée ! Il tapait des pieds, des mains, soufflait, sifflait, chantait, chuchotait… Il y allait de son beau refrain. Quelque chose était magique tellement c’était insolite ! Je me sentais curieuse et m’approchais tandis que bon nombre de copains raillaient de voir ce poète dire et chanter de cette manière. Ce n’était pas habituel pour nous collégiens. Et si étrange alors !
Je me souviens que ce jour là, quelque chose m’a touchée. Il était peu banal cet homme là avec sa guitare… Ca me plaisait ! C’était sorti de l’ordinaire et je me sentais sensible à cela.
 
Quelques temps plus tard, Philippe Forcioli était annoncé dans le quartier où j’habitais. Alors vite, vite, je sollicitais mes parents à venir le voir… Il fallait absolument qu’ils rencontrent ce gars là !
A prévoir et c’était évident… Ils aimèrent ! Alors peu de temps après, s’organisait la première soirée à la Panouse avec Philippe. Il y avait le poulailler avec toute la bande d’adolescents que nous étions, jeune volaille prête à s’envoler et qui caquetait, cancanait à cœur joie là haut sur la véranda. Souvenir de chaleureuses soirées de mon enfance… Cela se terminait par un coup de cidre partagé ensemble et un chapeau pour Philippe.
En 1983 je faisais partie d’un groupe d’expression corporelle, nous avions monté quelques scénettes à jouer en public, et avions quelques lieux de représentation… C’est à la Maison pour tous d’Endoume à Marseille, que Philippe vint dire sa poésie en première partie de nos expressions.
Je me souviens d’un moment joyeux, heureux et aimant… Nous étions là tous ensemble à rigoler, chanter, danser… Enfants, ados et adultes entrainés dans une même farandole qui virevoltait folle !
Une époque où nous étions insouciants… Libres comme le vent !
La poésie des fleurs était l’une de mes préférées et très vite je l’appris par cœur juste à écouter Philippe la dire… Alors quand l’envie me prenait, à l’occasion, je prenais plaisir à la conter à ma manière.
Philippe l’ami, avait un ami… Et avec émois, je connu François. Ce fut le premier, celui tant aimé. J’étais passionnée, ça tourbillonnait… Si ivre de vie, prête à la folie. Et ce par amour, il se peut toujours.
Puis je grandis, un jour je parti du cocon familial et nos chemins ne se croisèrent plus beaucoup mais toujours dans mon cœur et dans ma tête les textes de ce poète… Un frère !
Il y a quelques années j’ai créé mon premier spectacle, il s’adresse à un public de tout-petits et ceux qui les accompagnent.
Cela se passe en hiver et c’est l’histoire d’un oiseau qui a froid, il voudrait retrouver ses couleurs pour s’envoler vers les pays chauds. En fée des neiges, avec les petits et les grands, ensemble nous partons à l’aventure.
Lors de la création de ce spectacle, quelques bribes de chansons de Philippe sont venues à moi…
Elles chuchotaient… « Oiseau… Oiseau… Copeaux échappés de la varlope du charpentier du monde. Oiseaux… Oiseaux… Emmène-moi s’il te plait dans ta ronde… »
Et aussi, «  Mon-monsieur le Soleil, vous m’êtes un ami pareil, beau, doré, gros, joufflu, vous baladez au dessus de la terre… »
Alors depuis comme en cette fin d’année « La Fée des neiges » colporte et fait vivre à chaque représentation quelques paroles de toi Philippe…
Spectacle Vivant !
Parfois il y a de l’écho et l’oiseau chante dans le public. (C’est drôle, c’est toujours un enfant qui fait l’oiseau…) C’est doux comme dans un petit nid ! Juste un régal… à écouter, à partager, à vivre !
L’oiseau fini par retrouver ses couleurs, il s’envole vers les pays chauds. Moment paisible, magique, féerique… Et poétique !

Que cette fin d’année soit paisible pour toi et ceux qui t’entourent Philippe. Au plaisir de te voir et de partager un moment ensemble.
Amicalement, 
Emmanuelle (Décembre 2013)

 

 

"Sur les recommandations de François A, je suis allé voir il y a 2 ans avec mon  épouse Philippe Forcioli au café des arts à Grenoble. C'était magique, jamais je n'avais vu une telle communion entre le public et le chanteur, une sorte de plénitude un envoûtement semblait envahir la salle. Comme dans un rêve, le temps  s'était arrêté et nous étions dans un autre monde. D'après François (qui n'avait pas pu se libérer ce soir là) qui était présent le lendemain, nous avions assisté à du très grand Forcioli et que mon ressenti avait été partagé par tous les spectateurs connaisseurs ou pas ce soir là... 
... il sera au café des arts le 16.17.18 décembre et pour rien au monde, je ne manquerais cela..." 
Claude Huriez (38) le 3 octobre 2004

 

 

" Bonjour,... en ce qui concerne la recherche d'une amicale des souvenirs de Philippe, j'avais pris quelques photos lors d'un "à pied sous le ciel" en 1993 en Corse, et en 1994 en Alsace, au mont sainte Odile ; photos dont j'avais envoyé les moins ratées à Philippe, mais en cherchant dans mes stocks, elles sont a priori retrouvables, en enregistrements, à part les CD officiels, j'ai une K7 d'un concert enregistré probablement à Gap (signe distinctif : dans un texte dit, après que Philippe parle de fleurs, y'a un enfant dans la salle qui dit "non plus les légumes", ce qui trouble un peu Philippe), je ne sais pas trop quand, dupliquée à partir d'un exemplaire qu'avait Bruno  L, et donc que doit encore avoir Odile G, avec qui Philippe est en relation..."

Denis (Lyon) le 21 février 2004 

 

 

"Je vais essayer aussi de te proposer à une association de Vallauris qui organise des manifestations dans un vieux moulin à huile. Je n'oublie pas que c'est à Vallauris que je t'ai entendu la première fois : c'était à l'initiative d'Yvan Tételbom lors du printemps des poètes, dans la cour du château en mars 98. Tu t'étais fait voler ta guitare et quelqu'un t'en avais prêté une en catastrophe. J'espère que ce n'est pas un trop mauvais souvenir pour toi car pour Catherine et moi c'en est un bon. On avait un peu parlé après ton spectacle. Tu étais attablé seul à l'écart, pendant que les poètes officiels locaux pontifiaient sur la poésie en général et la leur en particulier. C'était tellement vain après le souffle que tu avais fait passer quelques instants plus tôt..."

Claude ISOARDI, le 14 février 2004